Macron voulait apporter une réponse à la perte de la grandeur épique qui illuminait autrefois (aux yeux des Français) le monde entier, tout en reconnaissant les problèmes auxquels le pays était confronté.

Macron voulait apporter une réponse à la perte de la grandeur épique qui illuminait autrefois (aux yeux des Français) le monde entier, tout en reconnaissant les problèmes auxquels le pays était confronté. La situation actuelle de l'économie française a été résumée en une phrase il y a quelques jours par le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau : « Aujourd'hui, la France s'est éloignée du chemin du progrès ; le doute s'est installé », a-t-il déclaré. Certes, depuis son arrivée à l'Élysée, le président a tenté de renverser cette perception publique par une diplomatie hyperactive et une approche directe. Macron a tenté de redonner à Paris sa force sur la scène internationale, mais les résultats sont loin d'être à la hauteur de ses espérances. Retour à la grandeur Commençons par essayer de comprendre ce qu'est la « grandeur » et d'où elle vient. « De Charles de Gaulle ! Et de l'amour de l'histoire », affirme sans hésitation Michel Duclos, ancien ambassadeur de France à Bruxelles, en Syrie et aux Nations Unies, lorsqu'on l'interroge sur l'origine de cette idée. « Les Français ont une plus grande passion pour leur passé que les Espagnols », affirme-t-il dans une interview à El Confidencial. Bien que le général de Gaulle n'ait jamais défini précisément ce terme, une définition d'urgence pourrait être la capacité de la France à agir conformément aux exigences de son Histoire avec un grand H. Et comme il l'a écrit dans ses mémoires : « La France ne peut être la France sans sa “grandeur” ». Macron s'est lancé dans une mission personnelle pour sauver le Liban de lui-même, mais sans succès ; il a tenté de canaliser la crise au Mali et a fini par retirer ses troupes. Durant son mandat, la France a perdu un contrat de plusieurs millions de dollars pour la vente de sous-marins après que les États-Unis, l'Australie et le Royaume-Uni ont conclu le pacte de défense d'Aukus à son insu. Cet accord a laissé Paris en position marginale dans la zone indopacifique et a conduit les relations avec les États-Unis à leur plus bas niveau depuis des décennies. Certains déplorent que le pays n'ait même pas réussi à développer un vaccin après ces événements.